S’il existe des vestiges, il existe des promesses silencieuses, des secrets dévoilés et des feux dont nous sommes les héritiers, à la fois les receleurs et les destinataires. De quels gestes et de quels feux sommes-nous les héritiers ? Ainsi commence le court texte qui présente le solo de danse Vestiges, de et par Benjamin Bertrand. Présenté début décembre à la ménagerie de verre dans le cadre du festival, les inaccoutumés. Un lieu fondé par Marie Thérèse Allier dans les années 80 et qui fut mythique et incontournable pour la création contemporaine indépendante. Et c’est à la Ménagerie de verre que j'ai retrouvé Benjamin Bertrand, un soir où il ne s’y jouait pas de spectacle, un soir où des travailleurs de l’invisible furent visibles pour nous et nous avons cohabiter avec eux et leur geste sonore, pour tourner autour de la question originelle : De quels gestes et de quels feux sommes-nous les héritiers ?
Elle développe depuis une quinzaine d'années un travail scénique très personnel. Son langage est délesté de toute psychologie, le mot y est rare mais poétique. Elle cherche à créer des vivariums truffés de symboles. Les images y sont précises mais restes ouvertes. Elle propose des surfaces où l’interprétation est libre. Et elle présente dans le cadre de la 50ème édition du festival d'automne, La Femme au Marteau à la MC93 en décembre et le diptyque Comédie de Samuel Beckett suivi de "Wry smile dry sob" au centre Pompidou en janvier. Silvia Costa est mon invitée du jour ! Pour aller plus loin : Le festival d'Automne MC93 Centre Pompidou
Le Beau Bizarre #23 Partir sans jamais vraiment arriver. Exister quelque part, dans la discrétion. Faire silence sur l’histoire passée. Des histoires de femmes, de ce qu'elles transmettent ou ne transmettent pas aux filles qui arrivent après. De quelles mémoires sont porteuses les corps de ces femmes ? Comment se construire avec une part du récit qui manque ? Dans quelle.s langue.s ? Celle du départ, celle de l'arrivée ou d'une nouvelle langue tissée ? Mais surtout qu'est-ce qu'une langue et qu'est-ce qu'elle charrie avec elle ? Comment la Petite histoire écrit la grande Histoire ? Et comment l'écriture et le théâtre, permettent de mettre des mots et des émotions sur des expériences communes, beaucoup trop souvent invisibilisées. Je suis heureuse de pouvoir en discuter avec Tamara Al Saadi, mon invitée du jour ! En convoquant des voix de femmes nécessaires : Kaoutar Harchi, Françoise Vergès, Marie Richeux et puis inévitablement Georges Steiner.
Comédienne, danseuse, metteuse en scène mais aussi pédagogue. Elle aime les masques, les perruques et le body painting mais elle aime surtout rire en travaillant ! Au théâtre, elle a incarné Louis 2 de Bavière, Yves Saint Laurent, Staline mais aussi Jacques Demy, nue sous un manteau de fourrure. En dansant, elle mange du papier ou déclame des pages de textes, sur le bitume sous le froid et la neige. Elle dit avoir choisi ce métier, en paraphrasant Friedrich Nietzsche, parceque l'art nous est donné pour nous empêcher de mourir de la vérité. Très fidèle dans ses collaborations, Marlène Saldana n'aime pas s’ennuyer. Et c'est entre deux dates de tournée, chez elle à Paris, qu'elle a accepté de répondre à mes questions !
Vouloir retenir l'été à Rome. Se remplir de sa lumière éternelle. Se perdre dans ses rues; s’émerveiller toujours de sa beauté, Une beauté antique faite de ses monts, de ses palazzo et de ses jardins, parfois secrets. Croire flirter avec le syndrome de Stendhal..ou était-ce simplement de la fatigue ? Oui parcequ'être à Rome à la Toussaint et sans le savoir, devoir cohabiter avec la présence du G20 dans la ville, c'est devoir chercher en permanence à se retirer du bruit pour retrouver la grâce. Une tentative par les hauteurs, Sur les sommets de la ville, gravir des marches par centaines, pour arriver au mont Pincio. Siège de l'Académie de France à Rome, avec ses 7 hectares de jardin mythique et sa villa qui accueille, depuis plus de 350 ans, des artistes au travail. Loin de la rumeur de la ville, un cadre de vie exceptionnel où les artistes, ne se soucient de rien si ce n'est de leur recherche. Cette année, ils sont 16 pensionnaires. Dans un grand souci de la parité et vers une ouverture à toutes les disciplines. J'ai eu la chance de rencontrer Guy Régis Jr., qui, pendant une année, a pris pour adresse la villa Médicis !
Bienvenu.e.s dans le Beau Bizarre, Un espace sonore libre et hybride, Un espace qui essaye de lire les signes quand il les croise.... Lors de mon récent séjour à Genève, pour suivre le festival de La Bâtie, j'ai beaucoup marché pour rejoindre les théâtres où se jouaient les différents spectacles. Dans les rues, mon regard a croisé plusieurs fois une affiche sans trop y faire attention. Mais avec un sentiment familier qui faisait que mon regard s'y attarde de plus en plus…Les motifs du dessin me disait quelque chose, ce trait de noir qui donnait au blanc des formes et des personnages....Et puis ce titre, qui m'appelait aussi : "donne moi la main, on va traverser la rue"…je traversais des rue en fredonnant ce titre...en l'adressant à une personne imaginaire, et prenant l'adresse pour moi aussi ! Je donnais la main à une personne imaginaire pour traverser les rues de Genève....Ce titre m'a habité ! Il me poussait à chercher dans ma mémoire d'où me venait ce sentiment de familiarité....jusqu'un soir, où perdue dans les rues de Genève, en cherchant à retrouver le chemin du retour, mon téléphone guide vidé de sa batterie... je retombe sur l'affiche, je reconnais l'endroit, je l'ai déjà croisé plus tôt ce jour là...je ne suis plus très loin de mon adresse. Je me rapproche donc de l'affiche et je lis enfin le message : Zeina Abirached est l'invitée de la ville de Genève, pour une exposition et une grande série de manifestations pendant plusieurs mois. Et il se trouve que l'inauguration a lieu deux jours plus tard ! Une petite émotion me traverse. J'ai lu Le Piano Oriental, la bande dessinée de Zeina Abirached, il y a quelques années déjà, à une période où des nœuds identitaires se bagarrait à l’intérieur de moi. Cette lecture m'avait aidé à apaiser un peu cette bagarre. En rentrant, je me renseigne davantage. Le programme du week end inaugural est alléchant. Zeina Abirached sera présente. Elle va jouer Le Piano Oriental, en lecture musicale dessinée, avec son comparasse et pianiste, Stéphane Tsapis. Sur le site, tout semble déjà bien complet. Nous sommes encore en période de COVID et les jauges sont beaucoup trop réduites à la bibliothèque de Genève où se tiendra la lecture. Je lance des mails comme des bouteilles à la mer sans trop y croire. Certes mon programme à la Batie est déjà bien rempli mais cela serait dommage de ne pas saisir cette occasion, rare et précieuse, de rencontrer Zeina Abirached ! Et celle qui viendra à ma rescousse s’appelle Olivia Cupelin, elle coordonne ce programme, et elle a réussi à coordonner ma rencontre avec Zeina, sur une terrasse de café à une heure de grand trafic ! Pour aller plus loin : L’exposition à la bibliothèque de Genève : http://institutions.ville-geneve.ch/fr/bm/agenda/evenements/20022022-ed-donne-moi-la-main-on-va-traverser-la-rue/
Au milieu de l'axe Genève-Lausanne, sur la commune de Gimel, il existe un lieu magique. Un lieu qui fait cohabiter humains, non humains et la faune sauvage de la foret voisine. Un lieu où j'ai eu la chance d'assister à un spectacle...en fait, je ne sais pas vraiment si spectacle est le mot juste. Disons une expérience ! une expérience nouvelle pour moi. Entourée par la grâce de la nature et la rosée fraiche du soir, nous avons pris place dans le gradin installé à l’intérieur d'un manège équestre, pour Perspectives, Un ensemble animal. Les présences se sont enchainées, dans des tableaux où la rencontre d'humain et d'animal se donne à voir. Une danse délicate, faite d'écoute et de vulnérabilité mutuelle. Sans jamais trop savoir qui guide qui. La grande complicité qui existent entre chaque duo, est visible et enviable. Et le temps est devenu cet élastique que l'on veut plus lâcher, que l'on retient, pour retenir cette tension qu'il crée et nous maintient hors du monde. ShanjuLab est le nom de ce lieu dont le projet dépasse de loin, le simple fait de partager des spectacles avec un public curieux. J'ai découvert ShanjuLab de nuit, et j'ai évidement eu envie d'y revenir de jour. Rencontrer ce peuple qui l'anime et faire connaissance avec certains des animaux, qui y ont trouver un sain refuge. Judith est venu me chercher à la gare la plus proche, Et elle m'a posé cette délicieuse question : "tu aimes bien la fondue ?" Et je crois que j'y passé le meilleur dimanche depuis bien trop longtemps ! Pour aller plus loin : https://lab.shanju.ch/
Bonjour à toutes, Bonjour à tous, Je suis Zineb Soulaimani et je vous souhaite la bienvenu.e.s dans le Beau Bizarre. Un espace sonore, libre et hybride. Un espace qui voyage pour convoquer la rêverie ! Je suis dans un train pour Lausanne. Un trajet de plus de 4h qui me plonge dans une profonde rêverie, et quelques souvenirs me reviennent... Je suis arrivée en France en 2004. Quelques mots de français par ci par là, et une ignorance totale de ce que veut dire le spectacle vivant, ni à quoi ressemble un théâtre ou un musée. En devenant très vite bénévole et puis ouvreuse dans le théâtre de la ville où je suis arrivée faire mes études, je fais la rencontre de ceux qui vont devenir des amis d'une vie. Christophe et Bernard sont programmateurs dans ce théâtre, ils participent à la composition de la saison, en allant voir des spectacles ailleurs. Ouvreuse, je vois et je revois certains spectacles. Souvent avec bonheur ! Et je pose mes questions à ceux que j'appelle désormais les garçons. Quelques fois après le spectacle, je reste diner avec eux, et certaines des équipes artistiques invitées. Je suis fascinée par tant de savoirs, d’intelligence, de créativité et de passion. ils sentent ma curiosité et m'amènent de temps à autre dans la région, voir d'autres spectacles que ceux qu'ils programment. Un jour, ils me parlent d'un festival qu'il faudrait que je découvre : le pays du théâtre où se retrouve tous les étés, toutes les personnes qui ont été piqué par ce virus géniale...Le festival d'Avignon !!!! C'est en été, il fait beau et chaud, c'est le sud, on y entend les cigales et certains soirs le mistral souffle. La journée on y boit le pac à l'eau glacé et le soir on met de l'anti-moustique.... Et mon premier Avignon était un double séjour avec les CEMEA, une association d'éducation populaire, qui organise des stages en lien avec le programmation du festival. C'était quinze jours intenses en 2007. Et c'est une première porte qui s'ouvre ! D'autres portes ont continué de s'ouvrir au festival d'Avignon les années qui ont suivies. Des lumière qui s'allument dans ma tête, des émotions fortes et nouvelles vécues face à des œuvres, qui continuent pour certaines d'habiter ma mémoire. La découverte du travail de Romeo Castelucci, sa divine comédie, et ses images qui hantent. Angélica Liddell et son monde qui danse toujours avec l'abîme chez celui qui regarde...des années plus tard, des spectateurs convoquent leur souvenirs du festival dans le spectacle Cour d'honneur de Jerôme Bel, sur le plateau de la Cour d'honneur justement; et je vois quelques uns de mes souvenirs prendre corps devant mes yeux....C'était en 2013. Ma boîte à souvenirs débordent et je comprend petit à petit le rôle symbolique, magique, complexe et cathartique de l’art, qui devient désormais ma lanterne. Vous vous demandez pourquoi je vous raconte toute cette histoire ? Et bien, je crois qu'il y a des figures qui nous ouvrent des portes, parfois, ces figures ne le savent même pas. Quelque chose a lieu sans qu'on le sache. Sans qu'elles le sachent. Le festival d'Avignon a été dirigé pendant ces années là, par le duo Hortense Archambault et Vincent Baurdiller. Ces années du festival d'Avignon marquante pour moi, sont le fruit d'une histoire et d'une vision, portée par ces deux directeurs. Aujourd'hui, je rencontre l'un d'eux ! Retour sur un riche parcours, ponctué par une visite du Théâtre de Vidy-Lausanne qu'il dirige désormais. Aujourd'hui, je suis heureuse d'avoir Vincent Baudriller à mon micro. Le site du théâtre Vidy Lausanne : https://vidy.ch/
Avec l'épisode du jour nous clôturons notre séjour à Genève, dans le cadre du festival de la Bâtie. Avec une invitée inespérée, une parole rare et engagée. Danseuse et chorégraphe sud africaine, Mamela Nyamza, ne danse pas le divertissement. Elle ne cherche pas à séduire les regards posés, sur son corps de femme noire. Elle est consciente de ce que ses regards européens attendent d'elle, de son corps de femme noire qui danse. Elle ne leur donne pas, elle les amène ailleurs. Sa danse et puissante et habitée. Pour celles et ceux qui restent dans la salle, le voyage n'est pas confortable mais il est nécessaire. Et à la fin, elle n'attend pas d’applaudissements, d'ailleurs, elle ne leur laisse même pas la place. Elle quitte le plateau comme elle y entre : en tant que femme noire puissante et importante, juchée sur une chaise échelle haute d'au moins trois mètres. Je suis honorée, émue et très intimidée de tendre mon micro à Mamela Nyamza, qui a présenté à la Bâtie sa performance, Black Privilège.
«On n’arrête pas le progrès» ! leitmotive qui justifie pour certain.e.s une vitesse infernale dans laquelle nous sommes entrainé.e.s depuis que l'on a dompté le feu. Le progrès, c'est aussi le sujet auquel s'est attaqué le collectif BALESTRA / CARDELLINI / GONZALEZ pour en proposer une déconstruction et une lecture nouvelle. Dans leur spectacle Showroom, une série d'images s'accumulent comme autant de dioramas possibles de l'histoire (subjective) du progrès. Et c'est autour de cette proposition, présenté dans le cadre du festival de La Bâtie, que j'ai rencontré Igor Cardellini et Tomas Gonzalez, mes invités dans l'épisode #16 du Le Beau Bizarre ! Pour aller plus loin : Festival de La Bâtie Le collectif BALESTRA / CARDELLINI / GONZALEZ
Bonjour à toutes, Bonjour à tous, Je suis Zineb Soulaimani, et je vous souhaite la bienvenue dans le Beau Bizarre. Un espace sonore libre et hybride. Un espace qui se régénère dans dans le mouvement, dans le déplacement. Aujourd'hui, nous sommes à Genève en Suisse, pour le Festival de la Bâtie. Un festival auquel nous allons consacré trois épisodes. D'abord, avec son directeur Claude Ratzé, et puis avec deux équipes artistiques présentes dans cette édition : le collectif de la K7, le trio Rebecca Balestra, Igor Cardellini et Tomas Gonzalez seront les invités du prochain épisode, pour enfin prendre le temps d'une rencontre avec la chorégraphe et performeuse sud africaine Mamela Nyamza. En 2021, la bâtie connait sa 45ème édition. Historiquement, le festival à l'esprit avant-gardiste, s'organisait dans le bois de la bâtie d'où il tient son nom. Petit à petit, il est sortit du bois pour ouvrir avec les institutions culturelle de la ville de Genève et de son territoire, la saison des spectacles vivant. Avant d'être le directeur du festival de la Bâtie, Claude Ratzé a longtemps été le programmateur danse au festival Antigel, et encore avant directeur de l'ADC, l'association pour la danse contemporaine à Genève. Aujourd'hui, il me reçoit dans ce bureau, dans les locaux du festival, au Théâtre Saint Gervais... Liens utiles : Festival de la Bâtie
Bonjour à toutes, Bonjour à tous, Bienvenu.e.s dans le Beau Bizarre, Un espace sonore libre et hybride, Un espace où l'on aime souvent prendre le train ! Je suis Zineb Soulaimani. Et aujourd'hui, nous sommes à Zurich, en Suisse ! Mon invité du jour est l'artiste marocain Youness Atbane. Un des artistes invités du Zürcher Theater Spektakel, le festival du spectacle vivant à Zurich. Dans une ambiance de fin d'été, sur une presque ile qui embrasse le Lac de Zurich, plusieurs boites noirs en bois sont sortis de terre, quelques jours avant le coup d'envoi du festival. Cette Landiwiese est fréquentée par un public très varié : assister à des spectacles biensur mais aussi pour bronzer, faire du paddle, partager un BBQ ou regarder les enfants construire des châteaux de Lego ! C'est dans cette ambiance très familiale et très décontractée que j'ai découvert le travail de Youness Atbane, mais pour en parler avec lui, je l'ai retrouvé dimanche matin dans le centre de Zurich, où on a essayé de trouver un endroit calme et loin des cloches des églises, pour enregistrer notre discussion. Une terrasse de café n'est pas l'idéal mais le choix était très limité ! Il a pris un thé à la menthe...en sachet ! j'ai pris un café crème.... Liens utiles : Zürcher Theater Spektakel Youness Atbane Le musée et le milliardaire anticonformiste d’Olivier Lemaire
Bienvenu.e.s dans le Beau Bizarre ! Un espace sonore libre et hybride. Un espace qui sort souvent de sa zone de confort ! L'épisode du jour prend pour décor une cité provençale, traversée par le Rhône cohabitant avec ses vestiges antiques, Arles, accueille tous les étés des artistes du monde entier ! Ses rencontres de la photographies ou son effet Bilbao dont elle a été fraichement baptisée, ne sont pas les seuls coupables. Tous les étés, s’y organise un évènement plus discret, plus authentique mais tout aussi vibrant et mondiale. Il s'agit du festival Les Suds, tourné vers le monde et sa musique riche d’hybridation. Dans l'épisode du jour, nous serons avec deux artistes musiciennes, compositrices et chanteuses, qui partageaient ce soir là le même plateau ! Son tube Raoui l'a propulsé et a fait d'elle une icône des musiques du monde et égérie des mouvements contestataires, Souad Massi berce avec sa voix au rythme de chaâbi, d'Algérie et de liberté. Celle qui ne devait passer que trois jours à Paris en 99, venue de son Algérie natale pour le festival Femmes d'Alger, devient alors la révélation et ne quitte plus jamais sa guitare et son public. Sa musique est un condensé de son histoire et de ses influences, du chaâbi, au folk en passant le fado portugais. Mais retrouvons d'abord, celle que l'on entend déjà au loin : Leyla McCalla. Jeune femme de son temps qui joue du violoncelle et du banjo, en robe à fleurs et tatouages aux bras, qui s’intéresse au blues du bayou, au minstrels du début du siècle mais tout aussi aux vagues migratoires d'aujourd'hui. Elle joue du Bach pour accéder au blues, au folk et rejoint ses origines Haïtiennes par l’histoire de La Nouvelle Orléans…
Bienvenu.e.s dans le beau bizarre, un espace sonore libre et hybride, Un espace qui essaye de s'accorder avec ses invités, où le temps, n'est pas une contrainte mais une grande porte à ouvrir. Nacera Belaza est mon invitée aujourd'hui. Je l'ai retrouvé dans le hall de son hôtel à Bruxelles et le temps n'a plus existé malgré le brouhaha, qui nous a entouré. Nous avons traversé ensemble son processus de création en convoquant Joël Pommerat, Pierre Soulages et Claude Régy. Pour connaitre les dates de tournées du travail de Nacera Belaza : https://www.cie-nacerabelaza.com/
Bienvenu.e.s dans le Beau Bizarre, Un espace sonore libre et hybride, Un espace qui ne peut exister qu'à travers la rencontre. Je suis retournée à Bruxelles pour vivre la seconde partie d'une édition spéciale, du KunstenFestivalDesArts. Habituellement programmé en mai, le festival s'est déployé cette année en deux temps : en mai et en juillet. La programmation de juillet a permis de nouveau d'accueillir des artistes internationaux dans les théâtres. Comme la chorégraphe franco-algérienne Nacera Belaza, qui sera mon invitée au prochain épisode. Mais aujourd'hui, nous sommes avec l'artiste plasticien Hamza Halloubi. Et nous serons, entre Bruxelles et Tanger ! Sachez que le travail de Hamza Halloubi est visible au centre dArt Argos à Bruxelles, jusqu'au 18 juillet. Le site de Hamza Halloubi : http://www.hamzahalloubi.com/
Bienvenu.e.s dans le Beau Bizarre ! Avant de monter dans un train en direction de Bruxelles, oui Bruxelles de nouveau, Bruxelles et son phare dans la ville le KunestenFestivalDesArts, je termine tout juste ce dixième épisode du Beau Bizarre. L'occasion de retrouver Daniel Blanga Gubbay, l'un des deux directeurs artistiques du festival, pour revenir sur la dimension international du festival : Quel est l'apport et la nécessité de garder une présence de projets internationaux au festival aujourd'hui ? Comment réfléchir la circulation des projets et des artistes internationaux dans un contexte de pandémie ? Comment certains projets ont dû se réinventer pour exister cette année ? Comme par exemple, le projet Outrar de la chorégraphe brésilienne, Lia Rodrigues. Outrar, dérivé du substantif "outro", "autre" en portugais qui pourrait se traduire par "se faire autre". Un néologisme que Fernando Pessoa, maitre des alter-égo fictifs, a conçu pour évoquer un état d'ouverture. Et c'est dans cet état de disponibilité et d'ouverture dans lequel le danseur et chorégraphe, Volmir Cordeiro, s'est mis pour participer à la création à distance de Outrar. J'ai eu envie de le rencontrer pour qu'il me raconte son expérience de ce processus particulier de création. Et c'était l'occasion de me plonger dans son œuvre et de la discuter avec lui! Notez que le solo de Volmir Cordeiro, dans Outrar est visible les samedis 3 & 10 juillet au centre chorégraphique La Briqueterie : https://www.alabriqueterie.com/fr/ Pour connaitre les dates des tournées des autres projets de Volmir Cordeiro, c’est par ici son site : http://volmircordeiro.com/
Bienvenu.e.s dans le Beau Bizarre ! Un espace sonore libre et hybride, Un espace qui cherche souvent à se défendre ! Je suis Zineb Soulaimani, et au fil des épisodes, je vois se dégager de manière évidente des thématiques et des sujets qui s'entrecroisent et se nourrissent les uns des autres. J'habite donc à Barbes et très souvent dans la rue ma colère se provoque, le besoin de se défendre face à une violence sourde est permanent. Mon vécu et ce que je suis, me pousse de manière inconsciente à lire, voir et nourrir les questions que ce vécu charrient. Il y a quelques temps, j'ai identifié le collectif Marthe. Composé de Maybie, Marie-Ange et Itto mais pas seulement. D'autres femmes et hommes font partie du collectif, dont j'ai pu enfin découvrir le travail. Aujourd'hui, je rencontre les trois femmes après avoir vu au Théâtre de la cité international, Tiens ta garde, leur dernière création. Je les ai rejoint dans leur loge, ou sous mon micro, s'invite de temps en temps, le fil sonore du RER souterrain.
Bonjour à toutes, Bonjour à tous, Bienvenus dans le Beau Bizarre, Un espace sonore libre et hybride, Un espace qui se laisse interpelé ! Le corps fait grève....un titre qui m'a fortement interpellé et qui a longuement résonné dans ma tête....le corps fait grève... un titre qui m'a renvoyé directement à mon propre corps, qui de temps en temps, démissionne partiellement de ses fonctions. J'ai eu besoin d'en savoir davantage sur cette exposition, sur les travaux présentés et les artistes choisis. Je suis donc allée à la rencontre d'Emilie Renard, la nouvelle directrice du centre, et commissaire de l'exposition. Elle a réunit Babi Badalov, Amie Barouh, Florian Fouché, Hedwig Houben pour Le corps fait grève ! Le corps fait grève est visible jusqu'au 24 juillet au Centre d'Art et de recherche Béton Salon ! C'est métro Bibliothèque François Mitterand sur la ligne 14, Et à la BNF justement, vous pouvez voir en ce moment une exposition sur le photographe Henri-Cartier Bresson. Et pas ci loin non plus, vous pouvez découvrir La Fab, la collection d'Agnès b, qui présente regards Hors champs et paysages Merci à Pauline Weiss pour sa lecture ! Le site de Béton Salon : http://www.betonsalon.net/
Bienvenues dans le beau bizarre, un espace sonore libre et hybride, un espace qui tente parfois de réparer la blessure.... L'exposition Répare, Reprise présentée à la Cité internationale des arts est organisé par l'association Portes ouvertes sur l'art. Des portes ouvertes sur des artistes qui viennent de contextes culturels et politiques différents, qui ont décidé pour certains ou certaines de fuir ces contextes en s'installant à Paris et y travailler leur art. Pour cette exposition les artistes invité.e.s ce sont Majd Abdel Hamid, Azza Abo Rebieh, Kader Attia, Sammy Baloji, Yacob Bizuneh, Bady Dalloul, Khaled Dawwa, Kholod Hawash, Katia Kameli, Farah Khelil, Randa Maddah, Sara Ouhaddou, Khalil Rabah, RAMO, Maha Yammine... Le commissariat de l'exposition est confié à l'artiste et cinéaste Nora Philippe. Ses recherches s’intéressent aux « archives ordinaires », aux pratiques féministes et décoloniales. Elle tourne actuellement le film Restituer ? sur la restitution des œuvres africaines par les musées occidentaux. Le titre de l'exposition collective Répare, Reprise, a été traduit en arabe par Tafqiq, c'est à dire l'action de décomposer, déconstruire et d'analyser. Pour plusieurs raisons, l’épisode du jour prendra un format particulier. Avec l'idée de transformer la contrainte en une nouvelle tentative de restitution. Grâce au brillant médiateur de l'association, Axel Thoinon, l'épisode sera une visite guidée par ses paroles... L'exposition reste visible jusqu'au 10 juillet à la cité internationale des arts à Paris : https://www.citedesartsparis.net/fr/exposition-repare-reprise-portes-ouvertes-sur-lart-cite-internationale-des-arts
Bonjour à toutes, Bonjours à tous, Bienvenu.e.s dans le Beau Bizarre, Un espace sonore libre et hybride, Un espace qui cherche parfois, à devenir fluide... Qu'est que c'est, être un homme ? Qu'est ce que c'est, être une femme ? Comment le corps devient le réceptacle de ces identités ? Comment la sexualité de ces corps orchestre ces identités ? Comment questionner ces identités construites ? Comment en sortir ou comment y rester avec conscience ? Comment créer des identités hybrides ? La danse, la performance, le corps mis en jeu au plateau... peuvent mettre au travail ces questions. Et c'est le cas de nos invités du jour, avec qui nous allons tenter de les discuter. D'abord avec le danseur et chorégraphe Kevin Jean, qui a présenté récemment à l'Atelier de Paris sa pièce Dans le Mile, Ensuite avec le duo d'artistes Elisa Monteil et Raphaël Mouterde, qui ont présenté récemment à la Pop leur pièce Rivière Sale. Les sites des artistes : Kevin Jean Elisa Monteil et Raphaël Mouterde Pour aller plus loin : La Série Documentaire de Juliette Boutillier, réalisée par Vincent Decque, " Masculins, est-ce ainsi que les hommes se vivent" : https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/masculins-est-ce-ainsi-que-les-hommes-se-vivent La Série Documentaire d’Ovidie et Tancrède Ramonet, réalisé par Séverine Cassar, "Vivre sans sexualité" : https://www.franceculture.fr/emissions/series/survivre-sans-sexe L’épisode des Couilles sur la table avec Maia Mazaurette : https://www.binge.audio/podcast/les-couilles-sur-la-table/maia-mazaurette-erotiser-les-hommes
Bienvenu.e.s au Beau Bizarre ! Pour cette épisode nous avons pris le train Gare du Nord direction Bruxelles. Précisément, au KunstenFestivalDesArts. Pour moi le Kunsten, est comme un phare à suivre dont la lumière rassure toujours, une caisse de résonance avec l'époque que je traverse et qui me traverse. Après chaque passage, je me sens transformée, avec le sentiment à chaque fois de repartir avec une couche plus épaisse, pour appréhender le monde. Je suis si reconnaissante de pouvoir me glisser le temps d’un week-end dans l’édition 2021, après une édition 2020 manquée. Et je vous propose de parcourir avec moi quelques propositions présentes cette année, nourrie par les paroles et les travaux des artistes Pélagie Gbaguidi, Akira Takayama, Sarah Vanhee et Walid Raad; guidé par Daniel Blanga Gubbay, qui compose avec Dries Douibi et Sophie Alexandre, le trio de direction du festival. Avec un extrait de CHOU, projet commande à Chassol par le festival, Merci à lui ! Pour aller plus loin : Le site du festival : https://www.kunstenfestivaldesarts.be/fr/ Pélagie Gbaguidi : https://www.pelagiegbaguidi.com/ McDonald’s Radio University d'Akira Takayama : http://www.mru.global/brussels/index.html Sarah Vanhee : https://www.sarahvanhee.com/ Walid Raad : https://www.cairn.info/revue-societes-et-representations-2012-1-page-49.htm Merci aux musiciens présents à Zone de Troc. Merci à Chassol pour son accord d'utiliser des extraits de son projet CHOU.
Je suis Zineb Soulaimani et je suis revenue habiter à la Goutte d’Or début 2020. Et entre fin 2015, l'année où j'avais déménagé et aujourd'hui, le quartier a encore changé. Il s'est encore endurci. Les mecs des bandes sont de plus en plus jeunes, de plus en plus nombreux et de plus en plus "envahissants" pour une fille comme moi, quand elle ne fait que traverser les trois rues chaudes, pour partir ou rentrer chez elle. Visiblement, nous n'avons pas toutes le même vécu de ce quartier. Entre ma voisine, mère célibataire, qui a plus peur pour son jeune enfant que pour elle et une autre, qui a trouvé la stratégie de toujours quitter l’immeuble sur son vélo tout en me disant, la différence pour moi c'est que je ne comprends pas ce qu'ils me disent. Alors que moi si ! Et à chaque fois c'est une violence sourde, une provocation qui me fait sortir de mes gonds. Qui fait sortir de moi des réactions vives et presque dangereuses parfois. Depuis quelques mois, je réfléchis à ce qui a motivé mon retour dans ce quartier, hormis le prix des loyers parisiens ! Et pendant le mois de ramadan de cette année, j'ai eu de nouvelles réponses. Je ne pratique plus depuis mon arrivée en France en 2004. Et le ramadan pour moi, à part être un lointain souvenir de retrouvailles autour d'une table bien garnis de délicieuses recettes, ce n'est plus ma réalité depuis presque 17 ans. Mais peut-être que revenir dans ce quartier est une manière de réactiver des souvenirs...(sans devoir rentrer au Maroc). Des souvenirs violents de rapports aux hommes maghrébins ? Des souvenirs joyeux de cuisine délicieuse et surtout généreuse ? Les questions restent ouvertes… Le ramadan pour la communauté musulmane pratiquante est un mois où la vie est décalée. Et beaucoup rythmée par le jour et la nuit : une certaine gourmandise et joie du partage, et un temps de jeûne et d'abstinence. Ce qui oblige les commerçants du quartier à décaler leurs horaires d'ouverture. Seulement avec le couvre feu et la présence policière manifeste et conséquente, une série d'altercations et de tensions est visible au regard de tous quotidiennement, avec un climax à l'approche du couvre feu de 19h. Assister à ces scènes m'a donné un sentiment d'injustice et de solidarité vis-à -vis de ces personnes, qui cherchent à vivre leurs rituels dans un contexte très contraignant; alors qu’habituellement je suis à cran lorsque nos regards se croisent. L'autre événement est arrivé un soir en rentrant chez moi vers 19h20. En passant devant un restaurant, une grand-mère, visiblement cuisinière dans l'un des restaurants, distribuait des boites avec des portions de tajine au poulet-olive tout chaud. Nos regards se sont croisés au moment où je cherchais à comprendre la situation et elle m'a naturellement tendu une boîte. Une boite que je n'ai pas refusé. D'abord ça ne se fait pas et puis surtout, je crois qu'à ce moment-là, j'ai compris pourquoi je suis revenue vivre dans ce quartier. J'étais encore dans cette émotion quand un homme maghrébin aussi, distribuait du pain traditionnel tout juste sorti du four, et m'a tendu un pain pour moi aussi. Depuis, je réfléchis à des manières de rencontrer ce quartier, de mieux le connaître et je suis tombée par hasard sur le travail d'Elena Perlino, une photographe documentaire d’origine italienne, qui habite aussi le quartier de la Goutte d'or... Pour mieux connaitre le travail d'Elena Perlino http://www.elenaperlino.com/
Bienvenu.e.s dans le beau Bizarre ! Un espace sonore libre et hybride, Un espace comme une tentative, une expérimentation, un geste réflexif. Je suis Zineb Soulaimani, Et d'aussi loin que je me souvienne, naitre une femme, n'a jamais été un confort pour moi, Être né dans un corps de femme, c'est être né dans le réceptacle, de beaucoup de violences. Vivre dans un corps de femme, est plus souvent une douleur qu'un épanouissement. Y réfléchir, permet de rester en vie. Comprendre, permet d'apaiser. Je pose mes questions pour comprendre. Et c'est avec une émotion non dissimulée, que je pose mes questions aujourd’hui, à la philosophe Camille Froidevaux-Metterie et à l'auteur Martin Page. Avec pour question centrale : le féminisme masculin est-il possible ? Une discussion en miroir autour de la tribune " Pourquoi je ne suis pas féministe" de Martin Page dans la Deferlante, et le film "les mâles du siècle" réalisé par Laurent Metterie et Camille Froidevaux-Metterie. Pour aller plus loin : Le film les Mâles du siècle : https://www.lesmalesdusiecle.com/ La revue La Déferlante : https://revueladeferlante.fr/ La maison d'édition de Martin page et de Coline Pierré : https://www.monstrograph.com/ La playlist de l'émission : You're Here Like Me, More Than Me de Victoria Lukas La vaisselle d'Anne Sylvestre SLT de Suzane Debout les femmes
Bienvenu.e.s dans Le Beau Bizarre ! Un espace sonore libre et hybride, un espace qui va tendre le micro à des paroles d’artistes, à des gestes de créateurs et de créatrices qui se frottent à l’étrange, qui font de l’indomptable leur matière, et du bizarre une vocation. Ils et elles avancent volontairement à la marge sans vouloir délaisser la lumière… Un épisode qui mettra la focal sur la photographie comme médium et outil de travail, avec nos invités du jour : Robin Plus et Adeline Care. Tous deux jeunes diplômés, l’école nationale de la photographie à Arles pour Robin Plus et de l’école des Gobelins à Paris pour Adeline Care. Il et elle présentent leur travail dans le cadre de l’exposition collective 100% sorties d’écoles, dans la grande Halle de la Vilette à Paris, où j’ai eu la chance de faire un tour, où je vous embarque avec d’abord un peu de contexte sur le festival, avec Inès Geoffroy. Et pour aller plus loin : L’exposition 100% à La Villette Robin Plus Adeline Care Inès Geoffroy
Bienvenu.e.s dans Le Beau Bizarre ! Un espace sonore qui se veut ouvert sur l’étrange, le dérangeant, le marginale et l’indomptable. Parceque à y regarder de près, le bizarre est souvent beau ! Je suis Zineb Soulaimani et dans ce premier numéro du Beau Bizarre, nous allons approcher la figure de la sorcière. Hameçons du diable, tisons d’enfer, laideron à nez crochu, chaudron, manche à balais, sortilèges, beauté vénéneuse, maléfices et démons au coin du bois... L'imaginaire collectif regorge de motifs stéréotypés lorsque l'on évoque les sorcières. Mais avant de devenir ce personnage canonique de fiction, un mythe et des personnages phares de la pop culture, les sorcières s'inscrivaient dans la réalité. Et leur chasse était bien réelle ! Et il existe, depuis toujours, une peur des femmes savantes, notamment des femmes âgées, isolées, indépendantes qui vivaient seules et soignaient le voisinage. Qui étaient les sorcières ? qui sont les sorcières d'aujourd'hui ? De terribles femmes maléfiques ? Des résistantes ouvrant des espaces pour que l’air y soit plus respirable ? Féministes pour sûr, souterraines parfois et singulières dans leur démarche. Pour cette émission, nous partons à Poitiers, pour le festival A Corps. Un festival de danse contemporaine organisé par le TAP, Théâtre et Auditorium de Poitiers. Nous y serons avec Thomas Ferrand et Annabel Guerderat, qui, dans un savant mélange de nécessité et de génie de la programmation, convoquent tour à tour la figure de la sorcière. Et pour aller plus loin : Annabel Gueredrat Thomas Ferrand Le festival A Corps La série documentaire Sorcières de Céline du Chéné Merci à eux et à elles !
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