Le Beau Bizarre #80 avec Sonia Recasens
Dans cet épisode du Beau Bizarre, nous suivons Sonia Recasens au cœur de son exposition Aïta, fragments poétiques d’une scène marocaine, présentée au FRAC Nouvelle-Aquitaine MÉCA. Avec elle, impossible de rester à la surface : chaque œuvre devient un éclat d’histoire, un chant, une blessure, une joie transmise d’une voix à l’autre. Sonia ne “montre” pas : elle tisse. Elle fait résonner les cheikhates — Kharboucha, Mririda, Haja El Hamdaouia — dont les cris poétiques traversent le temps, et les met en dialogue avec trois générations d’artistes marocain·es qui réinventent aujourd’hui l’oralité, la mémoire et les gestes du quotidien. Ici, le musée se laisse contaminer par la place publique : la halka, la fête, la transe, la prière. Les œuvres deviennent des voix, les voix deviennent des paysages. De Malika et Amina Agueznay à Soukaina Joual, de M’Barek Bouhchichi à Sido Lansari, de Mohssin Harraki à Meriem Bennani, Aïta compose une polyphonie de voix : celle des récits minorés, des corps en lutte, des archives sans archives. Une exposition qui n’enterre pas une tradition — elle l’active, la trouble, la relance. Un épisode qui écoute autant qu’il regarde. Et où l’on comprend, avec Sonia, que la poésie est parfois une manière de refaire monde. Avec les généreux apports de Ghassan El Hakim, Bouchra Khalili, M’Barek Bouhchichi et Sido Lansari. Aïta, fragments poétiques d’une scène marocaine, présentée au FRAC Nouvelle-Aquitaine MÉCA jusqu’au 4 janvier 2026.