59:54

Jun 30, 2025

Le Beau Bizarre #77 avec Soraya Leila Emery

Avec TURN ON , la chorégraphe et danseuse suisse-marocaine Soraya Leila Emery signe une pièce charnelle, ludique et politique qui place le plaisir féminin au cœur d’un geste artistique à la fois intime et collectif. Entre pratiques de grappling, images issues de l’orientalisme pictural et scénographie gonflable aux allures sensuelles, TURN ON explore le plaisir comme contre-récit, comme désobéissance joyeuse et comme puissance de transformation. Dans cet épisode, nous revenons avec elle sur la genèse de cette pièce, premier volet d’une trilogie à venir. On y parle de corps féminins, de gaze inversé, de scènes de bonbon sucré, de consentement, de narration sensorielle, et de ce que veut dire chorégraphier non pas pour “faire bien” mais pour faire sentir. TURN ON sera présenté dans le cadre de la Sélection suisse en Avignon, du 10 au 20 juillet 2025. Le solo COMING SOON sera créé au Tanzhaus Zürich en mars 2026. Avec l’apport de Adrienne Maree Brown. Un grand merci à Esther Welger-Barboza et Léna Sophia Bagutti Khennouf pour leur participation; et une reconnaissance éternelle à Hortense Belhôte pour son cours magistral inédit sur Ingres !

41:51

Jun 19, 2025

Le Beau Bizarre #76 avec Mario Banushi

Il a 26 ans. Il vient des Balkans, et ses œuvres parcourent déjà les scènes du monde. Dans Goodbye Lindita, Taverna Miresia ou Mami, Mario Banushi invente un théâtre sans mots, mais plein de voix. Un théâtre du silence et de l’image, où l’intime devient universel, et où la mémoire familiale — avec ses absences, ses rituels, ses blessures — prend corps sous nos yeux. Dans cet épisode enregistré à Montréal, pendant le Festival TransAmériques, il revient sur son enfance entre la Grèce et l’Albanie, son rapport à l’exil, à la lumière, aux chants, aux gestes — et sur la puissance politique du personnel. Avec la participation de Martine Dennewald et Jessie Mill, et la voix précieuse, inimitable, de Quentin Tenaud. 📍Prochaine occasion de découvrir son travail : Mami au Festival d’Avignon cet été, avant deux spectacles au Théâtre de l’Odéon la saison prochaine.

36:30

May 31, 2025

Le Beau Bizarre #75 avec Martine Dennewald et Jessie Mill

À l’occasion de la nouvelle édition du Festival TransAmériques (FTA) à Montréal, Martine Dennewald et Jessie Mill - codirectrices artistiques - retracent l’histoire du FTA et les élans qui le traversent : le verbe bifurquer comme boussole curatoriale, le lien au vivant à régénérer, les cartographies sensibles esquissées par des œuvres venues d’Iran, d’Inde, du Rwanda ou d’Amérique latine. Dans un échange nourri de lucidité et d’audace politique, elles interrogent la manière de « faire festival » autrement : dans la durée, dans la friction, dans la conscience du territoire autochtone non cédé sur lequel s’ancre leur action. Elles évoquent aussi les manières d’inventer de nouvelles formes d’hospitalité artistique. Une conversation pour penser l’art à hauteur de monde — et faire le futur sans attendre.

56:51

May 21, 2025

Le Beau Bizarre #74 avec Radouan Mriziga

Radouan Mriziga, figure montante de la danse contemporaine, nous offre une conversation à la croisée des chemins entre art et résistance. Au fil de ses créations, l’artiste explore un espace de friction entre héritages ancestraux et modernité, questionnant les hiérarchies du savoir, la géométrie des gestes et la place des peuples amazighs dans un monde globalisé. À travers sa dernière œuvre Magec / The Desert, il réinvente le désert comme un lieu fertile de mémoire et de savoir, loin des clichés de vacuité coloniale. Un dialogue fécond sur la manière dont la danse, loin d’être une simple performance, devient un moyen de réconcilier l’histoire et le présent, la terre et l’esprit. Magec / the Desert sera présentée dans le cadre du festival d’Automne, au Théâtre Public de Montreuil du 15 au 18 octobre 2025.

53:45

Mar 24, 2025

Le Beau Bizarre #73 avec Penda Diouf

écrire, mettre en scène, réparer Aujourd’hui, mon invitée questionne la mémoire, les corps et les récits réduits au silence. Penda Diouf, autrice, dramaturge et désormais metteuse en scène, signe avec Pistes un spectacle où le voyage se fait quête, et le théâtre, un espace de résonance pour les voix longtemps tues. Un road-trip théâtral où mémoire coloniale et intime se croisent, où le corps noir devient à la fois archive, témoin et territoire de lutte. Porté par Nan Yadji Ka-Gara, ce seul-en-scène, créé au Théâtre du Nord à Lille et actuellement au Théâtre 13, interroge la transmission des histoires effacées. Comment raconter le génocide des Herero et des Nama en Namibie, maintenu aux marges de l’Histoire ? Comment redonner corps, par la scène, à une mémoire que l’on a voulu nier ? Mais au-delà de l’Histoire, c’est aussi une question intime et politique qui traverse ce spectacle : comment raconter depuis sa propre place sans être enfermée dans une assignation ? Comment faire entendre des voix marginalisées sans que l’on réduise leur portée à un simple “témoignage” ? Comment le théâtre peut-il devenir un lieu de réparation, de résistance et de réappropriation ? 📍 Pistes est à voir jusqu’au 29 mars au Théâtre 13 à Paris, puis les 3 & 4 avril au CDN de Poitiers. Retrouvez toutes les dates de tournée sur le site du Théâtre du Nord à Lille. Avec la participation de David Bobee et Nan Yadji Ka-Gara, et les apports de Rebecca Chaillon. Et des clins d’œil à Audre Lorde et Monique Wittig. #PendaDiouf #LeBeauBizarre #Théâtre #Mémoire #DécoloniserLesArts

36:58

Jan 27, 2025

Le Beau Bizarre #72 avec Baptiste Cazaux

Et si l’épuisement n’était pas un simple symptôme de nos vies modernes, mais une force à réinvestir, une expérience à transcender ? À l’intersection de la frénésie et de la suspension, du collectif et de la solitude, la danse devient ici un lieu d’exploration intime et politique. Comment nos corps, pressurés par le capitalisme, peuvent-ils retrouver leur souffle dans l’acte même de se dépenser ? Pour ce nouvel épisode du Beau Bizarre, je reçois Baptiste Cazaux : danseur, chorégraphe, DJ et explorateur des contradictions. Avec son solo Gimme a Break, il dessine une cartographie sensible de la fatigue, oscillant entre les échos d’une fête nocturne et le silence méditatif du jour naissant. Une pièce née dans l’isolement des confinements, mais qui offre un puissant espace de résistance, de souvenir et d’abandon. Avec la participation de Rares Donca - directeur de l’Abri à Genève-, de Jean Luc Terrade -directeur artistique du festival 30/30-, et les apports de l’essayiste et critique Florian Gaité. Vous pourrez découvrir GIMME A BREAK !!! de Baptiste Cazaux, les 7 et 8 février à la Kaserne à Bâle, en Suisse, les 5 et 6 avril au Palais de Tokyo, à Paris, et le 25 avril au KAAP Brugge, en Belgique.