Au printemps 2018, j’ai eu besoin de faire un voyage retour au Maroc, mon pays natal. 13 ans après en être partie. 
J’avais besoin de rencontrer un Maroc que je ne connaissais pas. Parcourir le Maroc urbain, ses grandes villes. Ces villes qui hantent beaucoup de mes souvenirs d’enfance. Je suis arrivée à Tanger par bateau depuis Séte, après deux jours de traversée de la Méditerranée. J’ai installée mes quartiers dans la Kasbah, je faisais mes courses entre le petit et le grand Socco et je me laissais surtout perdre dans la médina aux ruelles labyrinthiques. Un jour, entre chien et loup, mes oreilles étaient attirés par des notes étouffés, des notes lointaines, des notes d’une mémoire enfouie…et d’un coup je me suis retrouvée sur une placette bien animée ! Un grand portail laissait entrevoir un grand salon en U avec tapis tressés au sol, photos encadrés au mur et quelques Gambrés qui se chauffaient avant la répétition du soir. Je me suis laissée glisser dedans pour y rencontrer le maitre des lieux, Maitre Abdellah, un des plus importants maitre Gnawa encore vivant dans la région.